Journal d’un jeune en quarantaine

 Jour 10 
Aujourd’hui, lundi 30 mars on vient de changer d’heure, ça change pas grand chose à part que il fait plus jour le soir. Avec ma famille, comme on a le temps, on cuisine beaucoup des petits desserts ou des plats délicieux. Le problème avec tous ces plats délicieux   on mange beaucoup donc on doit aussi faire un peu de sport mais comme il fait froid et moche ce n’est pas très agréable.
Jour 11
Nous sommes le mardi 31 mars. Anna, Mathilde, Nàdia, Zofia, Vivi et moi on a eu un appel Zoom pour parler d’Anne Frank, évidemment on a un peu parlé d’autres choses. Le son sur cette application est vraiment dégeu. L’après-midi il y avait beaucoup de vent comme toute la journée d’ailleurs, mais bon. Je suis allée me promener et apparemment j’en avais vraiment besoin, j’agrandissais toujours un peu plus la balade, en plus j’adore être dehors quand il y a du vent je sais pas pourquoi, mais j’aime trop.
Jour 12
Le mercredi premier avril. Ahh! c’est une date importante pour faire les fameux poissons d’avril. Mais comme nous sommes tous en confinement ça laisse du temps pour réfléchir aux pires blagues. Comme par exemple, nous proposer de ne plus travailler pendant le confinement et donc le considérer comme vacances et remplacer celle-ci par l’école pour tout rattraper. J’y ai cru donc un petit moment de frayeur.
Méline

Journal d’un jeune en quarantaine

Aujourd’hui il fait beau.
On entend le vent souffler.
J’écoute le chant des oiseaux.
Les voisins sont en train de parler.

Demain il fera froid.
Je ferai mes devoirs.
Je vais rester chez moi.
Je dormirai comme un loir.

Hier il pleuvait.
Je regardais les grenouilles.
Je m’ennuyais.

J’ai fait de la pâtisserie.
J’ai mangé des nouilles.
J’ai regardé des séries.

Méline

Journal d’un jeune en quarantaine

Jour 6 et 7
Samedi 21 mars et dimanche 22 mars ont été des jours plutôt tranquilles. Samedi nous sommes partis ma famille et moi, faire une marche d’ environ deux heures et quart avec un pique-nique au milieu. J’adore marcher de longues heures dans la forêt et en plus il faisait encore chaud. Dimanche, nous n’avons pas fait grand chose. Il faisait tellement froid que nous sommes sortis juste pour faire un petit tour. Nous avons aussi fait un peu de rangement.       
                                                                                                   Méline
Jour 8

                                          

Nous sommes lundi 23 mars. Jusqu’à hier il a fait beau et chaud, mais dimanche, il a de nouveau fait froid et en plus il y avait du vent. J’essaye de sortir au moins une fois par jour et de prendre l’aire pour éviter qu’à la maison ça finisse en guerre civile. 
                                                                                                     Méline                                                 
Jour 9 
Tous les mardis, il y a le ménage youpiiii, on se partage les tâches: un passe l’aspirateur ou la poussière, l’autre nettoie les salles de bains et même des fois les vitres. Aujourd’hui il y a du soleil donc on est allé courir en famille dans la forêt  mais il faisait quand même un peu froid.
Méline

Journal d’un jeune en quarantaine

Jour 1

Aujourd’hui lundi 16 mars, nous avons encore le droit de sortir mais sûrement pas pour longtemps. Nous écoutons les infos, à la radio à la télé et les lisons dans le journal en espérant ne pas finir emprisonnés chez nous. Sinon, nous nous occupons comme nous pouvons en sortant en faisant du sport (même si tout est fermé) ou en lisant. C’est déjà très long alors que c’est juste le premier jour.

Méline

Jour 2

Nous sommes mardi 17 mars, plus nous écoutons les nouvelles, plus notre moral baisse. Les cantons, qui sont normalement indépendants, n’ont plus le droit de prendre de directives à cause de la cellule de crise. C’est le Conseil fédéral qui doit s’en charger. J’angoisse de rester enfermée toute la journée chez moi, cette possibilité me fait peur.

Méline

Jour 3

Jeudi 19 mars. Nous sommes bientôt à la fin de la première semaine et je me rends compte que grâce à l’école, les journée passent quand même un peu plus vite. A la maison on s’est fait un petit programme pour garder un minimum de rythme et surtout de ne pas tomber dans le piège des vacances. Car il ne faut pas oublier que nous ne sommes pas en vacances mais (juste) en quarantaine. Nous avons tellement de chance avec le temps, on a encore le droit de sortir et il fait super beau.

Méline

Dans la peau d’une femme

Un jour, quand j’avais six ans, j’ai vu mon frère faire de l’escrime. Et là j’ai compris que je voulais en faire moi aussi. J’ai alors décidé de demander à mon père de commencer à manier le fleuret. Mais il n’a rien voulu savoir et m’a envoyée dans ma chambre pour le reste de la soirée.

(12 ans plus tard)

Ce soir c’est décidé, je pars de la maison. Pendant douze années, j’ai observé mon frère durant ses cours particuliers. Maintenant c’est à mon tour de faire de l’escrime. Alors c’est décidé je pars!

(2 mois plus tard)

Depuis deux semaines, je vais m’entrainer dans un gymnase tous les vendredis. Pour cela j’ai dû me couper les cheveux, je porte une bande de tissu sur la poitrine et des habits larges pour cacher mes formes. Mais je peux enfin faire le sport qui me plait.

(4 ans plus tard)

Ça y est je suis aux Jeux Olympique! Après de nombreuses manches (plusieurs gagnées et une perdue), vient l’heure des résultats. Je suis impatiente et angoissée. Le jury annonce que je suis à la troisième place. Au moment où je suis sur le podium, j’enlève mon casque, j’ôte ma combinaison et la bande qui comprime ma poitrine. Un murmure s’élève alors de la foule « C’est une femme?! » Je m’exclame alors: « Eh oui je suis une femme! Et regardez comme je suis allée loin! A toutes les femmes du monde, je crie: croyez en vos rêves! ».

Mathilde et Méline

Dans la peau d’une femme – Je ne pouvais pas…

13 juin 1962
Je ne pouvais pas le garder. J’ai dix-huit ans, je n’ai pas de travail.

Quelques semaines avant

Quand je me suis rendue compte que j’étais enceinte, je n’ai pas eu d’autre choix que de me faire avorter. J’ai trouvé une femme qui a accepté de me « délivrer » pour 3 500 francs*. Trois jours après, elle est venue chez moi. Elle m’a demandé de m’allonger sur la table de la salle à manger, recouverte d’un draps. Elle a sorti une aiguille à tricoter et soudain j’ai eu mal, très mal. Tout mon corps tremblait, j’étais secouée de spasmes. Et ensuite, je ne me souviens plus de rien.

Mathilde et Méline

Soir d’horreur

Un soir d’Halloween, nous sommes parties faire du camping dans la montagne. Nous avons planté nos tentes et sommes allées pêcher pour manger.

Quand nous avons allumé la radio, nous avons entendu la description d’une femme assassin dans la montagne où nous étions. Elle était grande et très mince, elle avait de longs cheveux noirs, des yeux verts, un regard glacé et elle avait une peau presque blanche tachée de sang.

Comme c’était le jour d’Halloween, nous avons cru que c’était une plaisanterie. Mais en écoutant la radio, on a compris que ce n’était pas une plaisanterie mais à cause de toutes les descriptions données, tout les meurtres commis et des corps mutilés. Tout à coup on a vu la fermeture Eclaire de la tente s’ouvrir très lentement. Ensuite, nous avons vu une tête de femme à quatre pattes qui ressemblait à la description donnée par la radio. Elle était en train de nous sourire diaboliquement et elle s’est rapprochée lentement…

Anna Méline

Musée d’ethnographie

Nous sommes allés au musée d’ethnographie à Genève, suivre une exposition sur la mort, pour connaitre plusieurs rituels.
Au bout d’un moment, le guide nous a expliqué comment faire une tête réduite: il faut couper la tête d’un guerrier. C’était souvent à la guerre que les guerriers tuaient. Il y avait trois âmes: l’âme normale, l’âme vengeresse et l’âme guerrière. On faisait les têtes réduite pour que l’âme vengeresse ne se venge pas.
Pour se faire, il faut enlever la peau (le guide nous a dit que ça s’enlevait comme un gant). Il faut aussi vider la tête et mettre du sable pour que ça reste rond. Dernière étape: la faire bouillir et quand tout est fini ça fait un beau collier. Après il nous a parlé de comment la mort était vue par différentes religions.

Méline

 

La page arrachée

Anna, une fille aux yeux bleus et aux cheveux très clairs assez longs, adore l’école mais maintenant qu’elle a déménagé, elle ne veut plus aller au collège. En plus, elle a de la peine à s’intégrer, elle passe ses récréations toute seule. Un jour, déprimée, elle retourne à l’école, elle n’en a pas envie. Elle attend le bus, quand une voiture s’arrête, le conducteur ouvre la fenêtre et lui dit:

– Tu veux que je te ramène dans l’école du Mottier? Pour que tu revoies tes amies tes professeurs.

– Oui j’aimerais tellement les revoir, dit Anna.

Le chauffeur lui dit:

– Monte dans ma voiture attache-toi et on y va.

Anna se réjouissait, elle allait enfin retrouver toutes ses amies. Mais au carrefour, au lieu de tourner à droite il tourna à gauche.

– Mais il faut tourner à gauche, dit Anna.

– Oui normalement, mais maintenant que tu es avec moi je décide et tu n’as pas intérêt à renoncer si tu veux revoir un jour ta famille et tes amies.

Anna commença à pleurer. Elle imaginait qu’elle ne reverrait jamais sa famille.

Méline

Laïka

Laïka c’est mon chien, enfin c’était mon chien. Elle est morte il y a dix jours. Seulement dix jours, mais j’ai l’impression que ça fait dix ans. Elle me manque horriblement. C’était ma meilleure amie, ma confidente. On était toujours ensemble depuis treize ans. Maintenant qu’elle n’est plus là, il y a un grand vide dans ma vie.

Un soir, lorsque j’étais en train de lire dans mon lit, j’ai senti une présence et eu l’impression de voir Laïka. Mais il n y avait plus rien. J’avais dû rêver. La même chose s’est reproduit plusieurs fois. Par exemple je l’ai entendue aboyer ou encore sentie me lécher les doigts. Et c’est la que j’ai compris que Laïka ne m’abandonnerait jamais, qu’on resterait toujours ensemble quoi qu’il arrive.

Méline et Mathilde