Mes lunettes

Ça commencé en première année. Je n’osais pas en parler  à ma mère mais j’avais des maux de têtes tout le temps et certaines choses changeaient de couleurs quand je le fixais.

J’ai six ans et je suis en deuxième. Aujourd’hui, j’ai été chez une dame mais je me souviens plus vraiment de son métier. Je crois que c’est oftamogue. Je suis « hypermétrope » ça, je m’en souviens et la dame a aussi dit que tous les enfants le sont à différent niveaux. Et du coup, je suis plus hypermétrope que les autres enfants. J’ai besoin de lunettes. On me l’a dit aujourd’hui.

Une semaine après, je reçois mes premières lunettes. Elles sont moches. Enfin, je suis moche. Dans ma classe, je suis la seule à en porter. Heureusement, jamais personne ne m’a fait des remarques à leur propos. Mais c’est sûrement parce que c’est la mode.

Tout le monde en veut. Au début, je me suis dis que je ne les porteraient qu’un ou deux mois. Ça ne me dérange pas tant que ça, je suis un peu une star. On me demande ce que j’ai, si ça fait mal ou pas de les porter .

Un ans plus tard, j’ai toujours des lunettes. Et je retourne chez l’ophtalmologue.

-Ça ne va pas mieux, dit la dame.

-Comment ça? répond ma mère.

Deux ans plus tard, j’apprends l’une des pires nouvelles de ma vie.

-Votre fille portera des lunettes toute sa vie, dit la dame.

-Pourquoi? répondit ma mère.

-Elle est hypermétrope et astigmate.

Trois ans après, on me dit que plus tard je peux faire une opération des yeux car mes problèmes continuent d’augmenter sans cesse.

-Elle est plus haute que la moyenne.

Ma mère s’énerve car je dois encore porter des lunettes.

Deux ans plus tard, j’apprends l’une des pires nouvelles de ma vie.

-Votre fille portera des lunettes toute sa vie, dit la dame.

-Pourquoi ?répond ma mère.

-Elle est hypermétrope et astigmate.

Trois ans après, on me dit que plus tard je peux faire une opération des yeux car mes problèmes continuent d’augmenter sans cesse.

Anaïs

Journal d’un jeune en quarantaine

Jour 22

Saviez vous que lorsqu’un de vos sens se détériore ou n’est pas existant un autre se renforce ?
Comme le cerveau a une chose de moins à gérer, il peut se concentrer sur d’autre choses.
Personnellement, j’ai une forte myopie et lorsque je n’ai pas mes lunettes, je ne vois pas mes pieds.
Ma vue se dégrade tellement que je serai bientôt myope comme une taupe.

Jour 23

Un objet concentrique m’indiquant l’heure commence sérieusement à m’ennuyer. J’en ai marre de ne rien faire et de me réveiller à 14h parce que ma mère n’y pense pas et que mon réveil n’est pas assez insistant.
Mais finalement, je ne lui en veux pas trop. Me réveiller n’est pas une tâche des plus faciles.

Lors d’une malheureuse crise d’allergie, mon petit frère a frôlé la mort et les pompiers sont venus le secourir. Tout le quartier s’est fait réveiller par la sirène sonore du camion, mais, moi je n’ai pas ouvert l’œil.

Jour 24

Depuis la fenêtre, je peux observer des immeubles, des maisons, des grues, etc…
Je suis en ville ce qui n’est pas des plus plaisant pour le confinement.

J’appréhende fortement le moment où l’on devra reprendre l’école parce que je devrais alors retourner au foyer.
Je n’aime vraiment pas cet endroit, je ne m’y sens pas chez moi. Le foyer c’est comme une prison.

Jour 25

Puisque je m’ennuie beaucoup, j’essaye de nouvelles choses et spécialement l’une d’entre elles m’a marquée et je pense que je vais continuer un moment sur cette voie.
Prendre plusieurs images, les décortiquer, les rassembler c’est vraiment très plaisant surtout à la fin lorsque on peut observer son résultat final et se dire: «  Je suis fière de moi ».

Anaïs

Journal d’un jeune en quarantaine

Sonnet

Je m’ennuie à mourir
Plus j’avance dans mes devoirs
Comment je vais m’en sortir ?
Plus je perds espoir.

Vont- ils un jour nous sortir du confinement ?
Nous allons tous devenir fou
Mais j’imagine que ça, ils s’en foutent
On y arrive progressivement.

On va crever
On a plus de papier
A cause de coni le corona

Mais la société est formelle
Nous devons rester chez nous de nous-même
Pour ne pas tuer la plupart de la population.

Anaïs

Journal d’un jeune en quarantaine

Jour 3

Aujourd’hui, j’ai profité de la situation en faisant une grasse matinée et en appelant mes amies.

Mais au fil de la conversation, j’ai remarqué que l’une d’entre elles était dehors avec sa famille au terrain de foot à côté de chez moi. Elle m’a par la suite proposé de venir jouer avec elle mais ma mère ne voulant pas prendre de risques me l’a interdit.

C’est là que j’ai réalisé que la quarantaine avait déjà frappé à la porte.

Anaïs

Jour 4

Hier soir, je me suis dit que le lendemain, une grasse matinée m’attentait mais lorsque ma mère m’a réveillée à 9h, le fait que je devais aller chercher des affaires à l’école m’est revenu. Pendant les 30 minutes où j’ai dû lutter pour ouvrir les yeux, je me suis haï d’avoir oublié et de m’être couchée à 3h du matin.

Je me suis promis de ne plus recommencé mais au fond c’est un peu comme TOUS les soirs depuis des années.

Anaïs

Jour 5

Encore une fois, j’ai trouvé le sommeil uniquement à 2 heures du matin.

Lorsque ma mère m’a réveillée à 10 heures pour aller mesurer une maison, j’ai tenté de m’enfoncer dans le matelas afin de disparaître mais nous ne sommes pas dans un film quoique avec la quarantaine, cela pourrait y ressembler.

Cette maison était tellement grande et vielle. Il y avait des salles cachées partout, des portes qui menaient à un saut de 3 mètres et même des croix avec Jésus qui semblait protéger quelque chose.

Tout pour constituer un bon film d’horreur.

Anaïs

Jour 6

Une fois encore, je n’ai rien fait de ma journée. L’école me manque de plus en plus. C’est comme les vacances sauf que on a rien à faire.

Pour moi en tous cas, c’est exactement comme des vacances car, on ne faisait jamais rien avec ma famille de toute façon.

Jour 7

Cette nuit encore, le sommeil m’a échappé et les films, séries et autres m’ont absorbée. Je ne sais pas pourquoi mais à une certaine heure de la nuit j’ai pris conscience que ce que je faisais allait me porter préjudice. J’ai alors pris la décision d’éteindre mon téléphone et comme si le karma avait frappé: j’ai passé la nuit aux toilettes.

Je savais qu’il existait, le karma est là. Il nous observe tous et quand on fait fait pas attention il frappe.

Anaïs

Journal d’un jeune en quarantaine

Jour 2

Ce matin, j’ai péniblement descendu les escaliers menant au petit déjeuner. Les courbatures que j’avais acquises durant la nuit torturaient mes jambes et mes bras. Dès lors que je suis entrée dans la salle à manger, j’ai entendu les plaintes fuser de la bouche de mes camarades de foyer. Ils désapprouvaient le fait qu’ils doivent rester au foyer au lieu de passer la quarantaine avec leurs proches.

J’étais la seule qui ne pouvais pas se plaindre car j’avais l’occasion d’aller chez ma mère le soir même.

Anaïs

Journal d’un jeune en quarantaine

Jour 1

Ce matin, je me suis réveillée dans l’idée de me préparer pour l’école, mais lorsque j’ai vu que le soleil était déjà haut dans le ciel, j’ai compris que l’on ne m’avait pas réveillée à cet effet.

C’est là que le souvenir du vendredi précédent m’est revenu.

Je me suis ensuite allongée dans mon lit en me demandant ce que j’allais faire de ma journée, mais, mon cerveau ne voulait pas accepter le fait que l’école n’était plus un choix.

Anaïs