La Peur

Je me promène en montagne quand tout a coup, je le vois, là, à un ou deux mètres de moi. Il me regarde avec ses petits yeux vifs et agressifs. Mon premier réflexe est de prendre mes jambes a mon cou, mais avec du recul je me rends compte qu’il serait mieux de pas bouger. Il se rapproche. En se faufilant entre les feuilles mortes et les brindilles. Il se torsade dans tous les sens et voilà qu’en un clignement d’oeil, il se retrouve à mes pieds. Il me fixe toujours. Je me sens tout bizarre, comme si un voile commençait à descendre sur mes yeux. J’ai les mains moites et je respire fort. Il commence à grimper sur ma chaussure en sifflant. Le voile dont j’ai parlé devient de plus en plus noir. Je ne sens plus mes jambes. Après quelques secondes, j ai l’impression de sortir de mon corps. Et petit à petit je tombe dans les bras de Morphée.

Félix

La leçon du téléphone

Tous les soirs, c’est la même histoire; on essaye de convaincre ses parents de pouvoir garder un peu plus longtemps son téléphone.
Dès que le combat pour le téléphone est gagné, il ne reste qu’à en profiter, jusqu’à l’inévitable mort de la batterie.
Réseaux sociaux, séries, puis, très tard dans la soirée, vient l’heure où l’on s’effondre de fatigue. Le lendemain matin, on regrette de ne pas s’être endormi plus tôt. Mais le soir arrivé, la leçon est déjà oubliée. On reste encore sur notre téléphone jusqu’à ne plus tenir les yeux ouverts…

Thomas et Paul

Météo

La météo me contrôle. Quand il pleut ou quand le froid rentre en jeu, je suis de mauvaise humeur. A l’inverse, je suis heureux quand il fait beau et chaud. L’orage, quant à lui, me rend très agressif. Mais quand il vente, c’est l’école qui décide de mon état d’esprit. Et souvent c’est pas la joie…
Aujourd’hui, les nuages ont pris presque toute la place, mais au loin une éclaircie a réussi à se glisser parmi ces navires flottants. Espoir. Comme si la journée, au fond, ne devait pas décevoir…

Theo et Darin

Je n’arrive jamais en retard!

Ce matin, comme tous les autres, je me réveille tôt. Et, comme d’habitude, je me rendors. Finalement, c’est ma mère qui me réveille en criant. 7h10. Je suis sous pression. J’ai trop de choses à faire en si peu de temps. Déjeuner! M’habiller! Préparer mon sac! 7h34. J’ai fini tout ce que j’avais à faire. Il ne me reste qu’à courir jusqu’à l’école. Vite! vite! Vite!.. 7h39. Je suis au pied du bâtiment. Je monte les escaliers et j’entre dans la classe quinze secondes avant la sonnerie; je l’ai dit, je n’arrive jamais en retard, j’arrive pile à l’heure.

Pierre

Double-vie

Les rencontres, le sport, les sorties. La vie est belle si on fait abstraction des moments où l’on se retrouve enfermé dans une pièce, à regarder un tableau couvert d’écritures étranges. Des lettres perdues dans des chiffres, des déclinaisons bizarres, Christophe Colomb et l’Océan Atlantique. On ne s’y retrouve plus.

Chiara et Tina

Ce Matin

Comme toujours on se lève le matin sans avoir envie d’aller à l’école et parfois on reste quelques minutes de plus dans le lit.

À l’école, la première période est celle où tout le monde est encore endormi. La deuxième période on se réveille petit à petit parce que la professeure nous gronde car nous ne l’écoutons pas. La troisième, on n’arrête pas de regarder l’horloge qui est accrochée au mur pour aller à la recréation, car on a faim.
On a envie d’avoir le pouvoir d’avancer le temps, d’arrêter le temps ou encore le pouvoir de le reculer jusqu’au moment où on est couché dans son lit, en train de penser qu’on n’a pas envie d’aller à l’école.

Aroa et Joana

Règne animal

A l’aube, je sors de mon univers merveilleux peuplé de licornes. Je descends les escaliers tel un ninja portant des pantoufles Minions. Je remue mon chocolat chaud pour former une tornade où les marshmallows s’engouffrent. Départ pour l’école. J’ai une allure semblable à un zombie qui n’a pas eu ses cent ans de sommeil.
En cours, je pouffe de rire comme une hyène avec mon amie pour une raison ou pour une autre. A midi, en sortant de la classe, je sens déjà l’odeur du dîner que je vais dévorer, car je suis une lionne affamée.
Le soir, je me laisse tomber sur mon lit, je suis une orque qui atterrit dans son bassin, à la fin de la représentation.

Vous aussi ?

Vous aussi, tous les matin quand votre réveil sonne, vous pensez « Encore une journée nulle dans cette école ? »

Vous aussi, vous appuyez plusieurs fois sur le bouton du passage piéton en pensant qu’il va passer au vert plus rapidement ?

Vous aussi, sur le chemin pour aller à l’école, vous jouez à des petits jeux comme sauter sur les lignes jaunes du passage piétons ?

Vous aussi, quand vous montez les escaliers du bâtiment, vous vous amusez à louper le plus de marches possible ?

Vous aussi, quand vous arrivez en classe, votre premier réflexe est de jeter votre sac sur le sol ?

Vous aussi, quand la sonnerie sonne, vous voulez être le premier sorti ?

Vous aussi, après avoir lu ce texte, vous vous rendez compte que vous le faites aussi ?

Victor

Une lumière au fond

Tous les jours, sur ces escaliers, la même fille passe un petit peu de temps toute seule à penser à sa vie, à ses potes, à tout et pendant un moment elle se demande si ça vaut vraiment la peine… Rester dans un endroit où elle a de la difficulté à s’exprimer, où elle se trouve différente, à l’écart des autres filles.
Elle voudrait être comme les autres, mais elle ne peut pas changer sa façon d’être.
Il n’y a pas d’autre choix.
Elle veut faire plaisir à ses parents, elle ne le sait pas encore mais elle est différente des autres, elle porte bonheur malgré elle. Elle est une lumière au milieu de cette obscurité.

Rafaela

La D104

Je ne sais pas pourquoi mais, dès que j’arrive devant cette classe, je souris. Je me dis toujours que je vais passer une bonne journée, malgré la fatigue et les réveils insupportables tous les matins, du lundi au vendredi.
L’ambiance. Ma classe. Je souris. Bêtement parfois. Eh oui! c’est ma classe et je ne la changerais pour rien au monde, surtout pas pour une autre.

Melissa