Le journal d’Hugo (17)

Le lundi 6 octobre

La soirée d’hier a été horrible; vers 19 heures, la police est entrée brusquement en criant:

“Monsieur Misha Van Chorthaus, vous êtes en état d’arrestation, sortez immédiatement de cette cabane!”

Même la police dit que c’est une cabane. Quelques minutes plus tard, elle explique la situation à maman, qui doit partir pour une certaine “garde à vue”. Misha est accusé d’être un “dealer” et maman d’être sa complice. On devra aller chez papa; mais pour le moment, nous sommes chez Tressia. Rudolph est également venu me dire au revoir et passer un dernier moment avec moi.

 

On va enfin revoir papa! Les petits déjeuners de rêves, la télé à écran plat, que du bonheur! Par contre, pour Tressia et Rudolph, c’est une autre histoire… Bref, je vais les inviter chez papa le week-end prochain, sinon je passerai une semaine sans les voir, et je ne veux pas perdre contact avec eux. Même si je ne m’entends pas avec maman, j’espère qu’elle sortira vite de prison, et surtout que ce Misha ne lui aura pas fait trop de mal.

 

Ce matin, je me réveille, le coeur lourd. Je vais à l’école, histoire de dire au revoir à mes copains, j’ai eu d’énormes difficultés à m’intégrer, à me faire apprécier par mes camarades. Mais finalement j’ai réussi, je les apprécie et je pense que c’est réciproque. À 10 heures, papa vient nous chercher, il me dit que je pourrai inviter Tressia et Rudolph ce week-end. C’est un nouveau départ pour Arthur et moi, qui dit nouveau départ, dit nouvelle vie…

21 grammes

Nous, qui n’avons pas donné le maximum
Nous, qui n’avons pas fait le classique
Nous, de parfaites photocopies, convaincues d’être spéciales
Et il n’y a pas d’étoiles
Mais nous restons quand même éveillés
Avec plus d’encre sous la peau
Que sur le chéquier
Car nous, qui au milieu de ces vipères
Pouvons vivre ensemble désormais
Eux et leurs œillères
Vous avec votre protège-dents
Et vos leçons de vie
Marquez-nous absents
Ils ont dissous nos certitudes au fond d’un verre
Maintenant j’ai plus de glace dans le cœur que dans un Jack Daniel’s
Des cœurs mécaniques pour nous, les sociopathes
Vies pourries, des parcs à thème unique
Aimons-nous, perdons-nous, ils mèneront leur enquête
Jusqu’à ce que nos larmes ne rompent leurs digues
Serrons-nous, des garrots
Nous sommes léthargiques, nous sommes des chrysalides
Nous sommes romantiques, nous sommes des sadiques
Si le monde est malade nous attendons les analyses
Plus pourris, plus fragiles
Avant le lever du Soleil, libérons-nous du froid
Couvrons-nous d’insultes
Il n’y a pas d’étoiles
Mais nous sommes quand même éveillés
Avec plus d’encre sous la peau
Que sur le chéquier
Car nous, qui au milieu de ces vipères
Pouvons vivre ensemble désormais
J’ai consommé 21 grammes de bonheur
Pour notre usage personnel
Pour m’évader d’ici
Sans aucune limite
Sans aucun bleu
Un peu plus libre
J’ai consommé 21 grammes de bonheur
Pour rêver éveillé comme il y a des années
À l’époque où même s’il n’y avait rien, la moitié suffisait
21 grammes de bonheur
Nous sommes l’effet collatéral
D’une vie mal coupée
Je regarde les plaies qu’ils nous ont laissées
Pour ensuite les recoudre
Avec une aiguille et du barbelé
21 grammes de bonheur.

Fedez

Volonté de courte durée

Parfois c’est 364 jours sans se voir, sans même un appel.

Un matin, la sonnette retentit. Des bras chargés de cadeaux apparaissent dans l’entrée.

On se réunit le temps d’une soirée. On sourit, on est heureux. On voit les étoiles dans les yeux de nos frères, de nos soeurs, de nos cousins quand ils ouvrent leurs cadeaux.

Chaque année, c’est le même refrain, on promet de se revoir bientôt. Quel mensonge!

Pourtant, ce n’est pas si compliqué de donner des nouvelles.

Chiara et Tina

Le journal d’Hugo® (06)

Le jeudi 25 septembre 2014

 

Aujourd’hui, je me réveille en pleine forme. Je prends le même bus que hier, il n’y a personne. J’arrive à l’école, personne, à l’arrivée des autres, j’ai le droit à la même vanne que hier. J’ai commencé à parler à Rudolph, il a 2 ans de plus que moi, je le trouve très sympa. À midi, je rentre manger à la maison alors que tous mes camarades de classe mangent à la cantine. À la fin des cours, Rudolph me propose de manger demain avec lui à la cantine, ça tombe bien car j’habite très loin de l’école. Je demande à maman, elle est d’accord. Je suis très content. Ce soir, mon frère regarde la télé, mais malheureusement à cause de mon heure de colle maman me l’interdit. J’oubliais, c’est ça qu’il y avait dans le carton : une télé. Oui, j’ai pleuré pour une télé. Je me réjouis d’aller manger avec Rudolph, et je vais me coucher avec le sourire.

Le journal d’Hugo® (05)

Mercredi 24 septembre 2014

 

Je me réveille comme d’habitude sur le plancher, mais cette fois 30 minutes plutôt car hier je suis arrivé en retard à l’école. Il n’y a personne dans le bus, personne dans la cour. Finalement, les garçons de ma classe arrivent à leur tour et me disent :

“Alors Hugo, t’es tout seul?“

J’ai tout de suite compris qu’ils faisaient allusion au youtubeur HugoToutSeul. Ils reprennent la parole :

“Bref…, ça ne change pas de d’habitude.“

Un autre dit en rigolant :

“Ah! désolé Hugo, mais c’est la vérité qui blesse.“

Puis, la sonnerie retentit et annonce le début des cours. Aujourd’hui, rien à déclarer. Je rentre à la maison pour manger, j’ai congé l’après-midi, évidemment vu que c’est mercredi. Je suis content car les nouveaux meubles ont été livrés. Nous passons le reste de l’après-midi à décorer l’intérieur. Après le souper, je monte me coucher comme mon frère, mais maman nous appelle pour nous donner une grosse boite, elle dit : “Ouvrez-la!“, mon frère et moi nous nous regardons, nous courons jusqu’à la boite, en l’ouvrant, j’ai les larmes aux yeux.

à suivre…

Le journal d’Hugo® (04)

Mardi 23 septembre 2014

(J’ai changé les dates vu que j’avais tout décalé, c’est pas de ma faute si maman n’achète pas de calendrier)

Comme d’habitude, je me réveille sur le plancher, en ayant mal au dos. Aujourd’hui, il n’y a plus rien à manger, puis je loupe mon bus et il y en a un chaque demi-heure. Ma journée commence bien! J’arrive donc en retard de 20 minutes! Quand j’entre en classe le prof me crie dessus et dit:

– Comment c’est possible d’arriver 2 jours de suite en retard!?

Je réponds:

– Euuuuuuh…

Le prof me dit:

– Tu n’as pas d’excuses, ça veut dire que tu as séché les cours, tu es collé!

Je vais m’asseoir comme d’habitude à côté de Rudolph, les larmes me montent aux yeux, en plus tout le monde se moque de moi, ce qui me rend encore plus triste et gêné. Cette matinée s’est vraiment mal passée. De retour à la maison, mon petit frère me demande pourquoi je suis rentré plus tard que d’habitude à la maison. Je lui dis la vérité. Il commence à me dire quelque chose d’incompréhensible :

– Mamangren… gren…gren…der…t…t…oi!

J’ai compris seulement au retour de Maman ce qu’il voulait dire: maman gronder toi.

Et en effet, elle m’a grondé, et oui, pas qu’à moitié! J’ai été puni toute la soirée. Je vais me coucher sans manger et pour la quatrième fois par terre.

Le journal d’Hugo® (03)

Le lundi 25 septembre 2014

 

Ce matin, je me réveille très tôt car il me faut trente minutes en bus pour aller à l’école. J’y arrive enfin, il y a trois grands bâtiments, à la sonnerie je ne sais pas où aller. J’arrive donc avec 5 minutes de retard. En entrant tout le monde me dévisage, le prof me gronde dès la première heure. Il me demande de me présenter, je deviens tout rouge. Je dois aller m’asseoir à côté d’un certain Rudolph qui à l’air plus grand que moi en âge comme en taille. Je rentre à la maison triste et déçu, aujourd’hui je n’ai pas fait de connaissances. Maman me demande pourquoi j’ai l’air déçu, je lui raconte ma journée, elle me réconforte en me disant qu’au fil du temps je me ferai des amis mais je suis quand même triste car au jour d’aujourd’hui je n’ai aucun ami. En plus je vais encore dormir par-terre.

Le journal d’Hugo® (2)

Le dimanche 24 septembre 2014

Cette nuit j’ai dormi par terre, je me réveille très fatigué. Bon, je n’ai jamais passé une aussi mauvaise nuit mais je pourrai bientôt dormir sur un vrai lit, (pas sur un matelas de camping). En allant prendre mon petit-déj, je vois par la fenêtre le voisin d’en face sortir de sa villa avec une magnifique limousine. Bon, je suis jaloux mais je l’avoue. Aujourd’hui, maman m’a dit qu’on allait acheter des nouveaux meubles et faire le ménage, bon super je sens que je vais m’amuser! Nous allons en ville car j’habite à la campagne. En ville, on se dirige vers une brocante. Bon, il n’y a que des vieux meubles abimés et moches mais je ne pense pas que maman va les acheter. Maman les achète quand même donc je m’énerve :

– Maman pourquoi on achète ces vieux machins ?

Elle m’dit qu’on va refaire la peinture. On rentre et on s’attaque au ménage, c’est plus sale que sale, c’est pas possible qu’il y ait plus de poussière. Il nous faudra le reste de la journée pour faire le ménage. Demain, c’est mon premier jour dans ma nouvelle école. Maintenant, je vais dormir, bon toujours par terre, mais dans la propreté cette fois.

Le Divorce

J’ai souvent pensé au divorce de mes parents, je me disais cela n’arriverait jamais, ils s’aiment trop. Et non, voilà qu’un jour de septembre, j’entends mes parents parler et dire qu’ils pensent se quitter, et qu’ils ne savent pas comment nous le dire. Et moi, comme j’écoute toujours ce que mes parents disent bas, j’ai tout entendu, et, du coup j’ai commencé à pleurer. Par la suite, moi et ma soeur on a dû parler avec eux. Dans ma tête, pour moi, c’était clair: j’étais trahie, j’étais blessée, je n’allais pas bien. Fin septembre, on devait aller pour l’anniversaire de mon papa en Alsace alors on a dû jouer un peu la famille qui va bien, c’était vraiment dommage. Fin du séjour, on rentre à la maison. Après quelques semaines, ma maman est partie. Par la suite je comprends qu’elle avait quelqu’un et qu’elle avait acheté un appartement avec. Quelques jours plus tard, ma maman m’invite à venir voir son appartement et qui je vois derrière la porte? H. Le pote d’enfance de mes parents, j’étais choquée.
Et puis bon, je ne vais pas raconter toute l’histoire, mais en gros maintenant tout va bien pour moi, tous les mardis je vais manger dans le nouvel appartement de ma maman avec ma soeur et le fils de H, cela se passe très bien et je suis vraiment heureuse. C’est vrai, j’aurais préféré que mes parents ne se séparent jamais mais s’il sont plus heureux comme ça, c’est leur choix.