Naufrage éternel

Pourquoi essaye-t-on de nous mettre dans des cases ? Ne pourrait-on pas simplement être nous-mêmes et arrêter d’essayer de ressembler aux autres ?

Ne pas prendre la place des autres, mais s’en créer une propre à soi-même.

Le problème tourne toujours autour du regard des autres, la peur d’être jugé.

Mais au fond, on est tous dans le même bateau, à essayer de se couler les uns les autres pour mieux remonter à la surface. Mais à quoi bon être à la surface si c’est pour se retrouver seul à jamais.

Perdre quelqu’un

Perdre quelqu’un. Ce sentiment de vide, de manque. Cette douleur qu’on voudrait qu’on nous retire comme une maladie qui se soigne seulement avec le temps.

Je n’ai jamais perdu quelqu’un qui est parti dans l’au-delà, mais j’ai vu de nombreuses amitiés s’en aller.

Pourquoi a-t-on l’impression d’être abandonné, d’avoir été trahi?

Ressentir cette place vide, qui attend une autre arrivée dans notre vie peut-être meilleure, mais ne sera jamais la même, car chaque être est unique.

Eva

Le journal d’Hugo (1)

Le samedi 23 septembre 2014

Aujourd’hui, je déménage dans une maison que je n’ai jamais vue. Le voyage est très long, en plus mon frère m’embête jusqu’à la fin. Bon, je la vois enfin, cette maison a une piscine creusée, elle est immense, elle possède même un terrain de basket,… bref, elle est magnifique. Bon, même si le voyage a été très pénible, il en vaut vraiment la peine. Nous nous arrêtons et je vois un grand cabanon à deux étages, mais bon, cela ne m’étonne pas vu la taille de la maison. Nous nous dirigeons vers celui-ci qui n’est pas très beau. Je demande à maman:

– Pourquoi visitons nous en premier le cabanon ?

Maman me dit :

– Ce n’est pas un cabanon, c’est notre nouvelle maison.

Je rigole :

– Très bonne blague maman !

Elle me répond d’un air très sérieux :

– Ce n’est pas une blague, c’est notre nouvelle maison.

Bon, cette maison est vraiment toute petite et très sale mais il va falloir s’y faire. Le pire, c’est qu’il n’y a pas de meubles, je comprends que je vais devoir dormir par terre. Bon, cette journée a très mal commencé mais elle ne pouvait pas plus mal se terminer.

Un regard suffit

Dès que je l’ai vu, j’ai su que c’était lui. Mais pourquoi lui? Je ne sais pas. Est-ce que c’est son sourire ou ses yeux verts qui me fixent ? Il s’est approché de moi, j’osais à peine le regarder. Un numéro de téléphone, d’autres sorties et nous voilà ensemble. Je ne pensais pas que ce garçon que j’ai croisé par hasard dans le bus deviendrait si important pour moi. Aujourd’hui, je ne peux pas imaginer ma vie sans lui.

Tina et Chiara

La flemme du dimanche

« Quelle heure est-il? Ouais, j’ai battu mon record! » Voilà les deux premières choses que je me dis le dimanche matin. Rien ne me motive. Je réfléchis à quelque chose d’intelligent à faire, mais le temps passe et je ne trouve pas d’idée. Je décide alors de préparer de la pizza avec ma mère. Après avoir dîné, je monte dans ma chambre et prends l’ordinateur pour regarder des vidéos. Pourtant la plupart des dimanches soirs, je sors mon agenda de mon sac pour le faire signer et je vois tous les devoirs que j’ai à faire pour la semaine prochaine.

Et puis… Je regrette!

Anisha

Le trajet de la folie

Chaque après-midi, en attendant le bus qui est tout le temps en retard, je me demande combien je vais devoir patienter pour qu’il arrive. Je me fais pousser par les petits qui sont entrain de jeter des pierres sur la chaussé pour le plaisir de voir les voitures les écraser.

Le bus arrive enfin, les gamins sont au bord de la route, alors le conducteur du bus klaxonne.

C’est la folie; tout le monde se bouscule pour toucher le bouton des portes jusqu’à ce qu’elles s’ouvrent finalement… Une fois à bord, la bataille commence. Tout le monde se précipite pour avoir une place, mais il y a toujours ceux qui sont plus rapides que moi. Je vois des gens en train d’en écraser d’autres; il y a ceux qui crient et même ceux qui tombent par terre. Parfois, j’ai de la chance, j’arrive à me battre et je gagne chèrement ma place… D’autre fois je reste bloquée sur le trottoir, devant les portes qui se referment.

Pendant le trajet il y a des gens qui lancent des bouteilles d’eau à travers le véhicule, qui poussent, qui parlent très fort… La seule chose que je veux, c’est arriver chez moi, au calme, au silence.

Joana et Aroa

L’art de la danse

Dans un froid glacial, après avoir fini mes cours, passé du temps à réfléchir à toutes ces formules mathématiques, j’arrive au studio.
Le cours va commencer, la musique est lancée, elle me hante comme si j’étais la musique elle-même. Je danse, le monde s’est arrêté. Les problèmes se sont envolés comme les oiseaux partent vers le sud.
Je ne danse pas seulement parce que j’aime cela, je danse car c’est une réelle passion. J’ai le souhait d’atteindre les sommets, d’aller plus haut, viser plus loin.
Quand j’ai fini c’est un véritable « reset » dans ma tête, les choses reprennent une autre couleur, je me suis évaporée et je reviens dans la vie active.
Dans le métro, la barre devient un studio improvisé, je révise discrètement les quelques pas que j’ai retenus.

Maela

Se perdre

Est-ce qu’on se pose toutes ces questions pour rien?
Des plus simples au plus compliquées, rester sans réponse est parfois difficile et injuste.
Ne plus savoir qui on est et ne plus croire en la vie est un sentiment nébuleux qui nous arrive tous un jour, mais c’est peut-être simplement grandir.
Se perdre pour mieux se retrouver est facile à dire, mais agir c’est tout autre chose.

Eva

Le journal de Jordan 1

lundi 9 novembre

Bonjour,
Moi, c’est Jo’ ou Jordan, 15 ans, en dernière année scolaire. Chez moi, c’est la galère; mon père, Jean-Mi, est alcoolique et fumeur (et pas que des cigarettes) mais il est très gentil, voir un peu trop. Ma mère, c’est totalement différent; sévère, jamais là quand il faut, elle travaille dans des bureaux. J’ai deux frères, Brandon et Nathanaël. Brandon, petit, gros, moche, débile et surtout, fan de tuning (en gros le contraire de moi). L’autre, Nathanaël, c’est un intello qui n’a pas d’amis. Il est gai. Bien-sûr, c’est le préféré de la famille.
Je vis dans un camping. Pas terrible pour aller à l’école, mais on fait avec! Ma mère, Fatu, est africaine, quand elle était petite, elle habitait à Mbini en Afrique, en Guinée Equatoriale. Mon père quant à lui, a quasiment toujours vécu dans un camping. Les proprios sont sympas, mais ils nous prennent parfois pour des fous! Notre vie, pour l’instant, va bien; elle suit son cours…

Pierre, Théo et Thomas