Un ticket d’aller en avion, mais pas de retour, il faut absolument trouver un appartement en Suisse, sinon on sera obligé de rester en Italie. Aller avec une telle espérance là-bas, voilà le courage dont a fait preuve ce père.
Enchaînement de coïncidences, l’appel de mon père et l’appartement nous appartient. En Italie, dans cette maison miteuse, les larmes coulent sur nos visages. L’émotion est indescriptible.
Quitter cet endroit me remplit d’une immense tristesse, mes amis que je ne vais, sans doute, plus revoir. L’animation dans les rues, les coups de klaxons qui sont pourtant des habitudes qui vont être des souvenirs gravés à jamais dans ma petite tête d’enfant immature.
Nous sommes arrivés en Suisse, dans cet appartement, plus propre, plus…tout. Mais, il manquait quelque chose… Le silence régnait comme un véritable cimetière, on se demandait où les gens étaient passés. Le bruit régnait dans ce pays où l’on chante. Mais ici, la joie de vie est comme transparente.
Toujours être discret, ne pas être tactile. Les questions des jeunes enfants peuvent nous paraître si insensées, mais elles sont des faits, une réalité. Je me demandais avec ma petite taille pourquoi les Suisses qui vivent dans cette endroit magique, peuvent être si malheureux?
En Italie, on est joyeux, mais on vit avec peu d’argent, avec peu de choses. On siffle des chansons qui nous donnent envie de danser, de croquer la vie à pleine dents comme dans une sfogliatella.
Maela