Tiens bon

Aimer et se battre.
Je ne peux imaginer un monde sans toi.
Je serais si perdue, si tu me laissais seule.
Tu étais enfermé, dans la salle de bain.
Allongé sur le sol, quand je suis arrivée.
Je te tire, pour sentir battre ton pouls.
Peux-tu m’entendre hurler: « S’il te plaît ne me quitte pas »
Tiens bon, reviens, j’ai encore besoin de toi.
Laisse-moi t’aider et prendre ta main, je vais arranger ça.
Tiens le coup, j’ai encore besoin de toi…
Je ne veux pas t’abandonner.
Je sais que je n’ai pas cette force.
Je veux juste t’entendre dire: « Chérie, ne me laisse pas tomber et tiens moi la main ».

Melissa

Pleure

Tu étais mon soleil. Tu étais ma terre, mais tu ne savais pas à quel point je t’aimais, non, alors tu as tenté ta chance en me trompant, et en faisant d’autres projets sans moi… Mais je parie que tu ne savais pas que tout ça s’écroulerait. Donc tu essayes en vain de revenir. Maintenant il n’y aura plus de chance entre toi et moi, il n’y en aura plus jamais et ça ne m’attriste pas! Tu m’as dit que tu m’aimais… Pourquoi m’as-tu laissée seule? Maintenant tu me dis « j’ai besoin de toi, reviens. » Maintenant c’est ton tour de pleurer, pleure comme tu n’as jamais pleuré, souffre comme moi j’ai souffert.

Melissa

Accompagné sur ce chemin

Personne ne devrait être seul,

Se réveiller seul, sourire seul.

On a tous besoin de quelqu’un,

Quelqu’un qui marche à nos côtés,

Qui nous suit, nous conduit.

 

Cette règle de trois

La famille, l’amour, l’amitié,

Ces trois richesses assemblées

Construisent un long chemin

Pour nous offrir un lendemain,

Un soutien précieux

Qui nous rend heureux…

 

Chiara et Tina

Tranchées et tasse de thé (2)

Basingstoke, Jeudi 22 octobre 1914

Cher Mr Keynes,

Je suis heureuse de recevoir de bonnes nouvelles de votre part. Je ne voudrais pas vous accabler d’un problème qui n’est pas le vôtre, mais sachez que l’état de mon père se détériore de jour en jour. Même si les chances sont faibles, je continue de prier pour lui.

Ce matin, je cuisinais vos biscuits préférés et mes pensées étaient auprès de vous. Je nous imagine souvent au sommet de la montagne Liathach dans le cottage de mon enfance, où nous prenons le Tea Time loin de toutes guerres et horreurs. Malheureusement, ce petit coin de paradis s’évapore au moment où les Shortbreads sont cuits. Je me languis de vous. J’espère que l’on vous donne assez de nourriture pour apaiser votre appétit. Ici, la nourriture se fait rare. Mais grâce à ma soeur Marie qui est en pleine croissance et à mon père malade, nous profitons de deux oeufs et de 100 grammes de farine en supplément.

Qu’importe le temps de notre séparation, je vous demande seulement de me revenir en bonne santé.

Votre adorée, Katherine Wilson

Peur enfantine

Enfant, et surtout depuis la mort de mon père, je n’arrivais pas à dormir. Il faut dire que lorsque je me couchais, ma mère, après m’avoir bordé et souhaité bonne nuit, avait une habitude qui me dérangeait. Elle vérifiait discrètement par la porte de ma chambre, si j’étais éveillé. Seulement, je ne voyais qu’une ombre tordue qui me donnait froid dans le dos. Un jour je décidai de lui en parler. Elle me dit que je n’avais pas à avoir peur. Le soir même elle resta jusqu’à que je m’endorme. J’étais dans les bras de ma mère, elle s’était déjà endormie, j’étais sur le point de fermer les yeux quand j’aperçus la même ombre tordue…

Melissa

La lettre que j’aimerais recevoir

Chère Melissa,

Je t’écris cette lettre pour te dire que je ne suis pas mort. Je sais, c’est bizarre de te le dire comme ça, même la lettre en elle-même est insensée. Mais c’est la vérité, je suis toujours là, à quelque mètre de toi. Je ne peux pas te mentir, tu as toujours été ma nièce préférée, car l’amour que tu donnes aux personnes de ton entourage est exceptionnel. Avec toi, on voit tout en rose, avec toi, la vie semble plus facile. Tu me faisais oublier mes soucis qui me rattrapaient à grands pas. Je me sentais enfant auprès de toi, tu m’as laissé la chance de revivre ma jeunesse. Mais je ne t’écris pas pour que tu te souviennes de tout cela, puisque je sais que tous ces souvenirs sont en sécurités et que tu y penses à chaque instant. Je te connais par coeur. Je m’adresse à toi dans cette lettre, car tu as le droit d’avoir des explications concernant ma disparition. J’ai vraiment fait un accident de voiture, le 20 Novembre 2013. C’était la bonne occasion pour m’enfuir et laisser tous mes problèmes derrière. Donc, avant que la voiture ne prenne feux, je me suis enfuis et j’ai changé mon identité. J’avais trop de dettes. Comment ai-je pu inventé cette mort, le jour de ton anniversaire? Je crois que j’ai été trop égoïste ce jour-là. Voilà, sache que je suis prêt de toi, même si quelques kilomètres nous séparent… Je t’aime de tout mon coeur. Quand mes problème seront réglés je te promets de revenir, pour qu’on rattrape le temps perdu. Promets-moi une chose: quand je reviendrai, ne t’excuse pas pour ce que tu m’as dis au téléphone, la dernière fois qu’on s’est parlé. Je ne t’en veux pas, mon petit canaris!

PS: On jettera des oeufs sur les passants, comme au bon vieux temps. Tonton pense très fort à toi, t’aime et t’aimeras jusqu’à l’infini.

Tonton Haris.

 

Accent-frontières

Vous partez en vacances,

C’est la même langue quelle chance,

Vous voulez un café,

Vous allez commander,

Mais soudain le serveur,

Vous dit d’un air moqueur :

« Vous n’êtes pas d’ici ! »

Et puis il vous sourit,

Alors vous acquiescez,

« Laissez-moi deviner,

Vous êtes sûrement vaudois ! »

Vous ne répliquez pas,

Vous demandant comment,

Votre très bel accent,

Aurait pu vous trahir,

On dirait sans mentir,

Que votre chère partie,

Avec ses blablateries,

S’est laissée découvrir,

Vous dites avec soupir :

« Monsieur vous allez rire,

ça pourrait être pire,

Car en vous entendant,

Croyez-moi simplement,

Je préfère totalement

Le mien c’est évident ! »

Loïs

Oui ou non?

Vous savez ce moment de votre vie, où l’on commence à se demander qui on est?

Ce moment, lorsqu’on veut tester nos limites, voir jusqu’où on est capable d’aller…

Parfois, j’essaye de ne penser à rien, sauf que je pense à six mille choses; je me demande ce qui ferait de moi une personne meilleure, ou ce qui ferait de moi une personne juste bien.

Se remettre en question. Ça paraît si simple, et pourtant…

Des fois, je me demande comment je serais, si j’avais pris une seule décision différente; si j’avais dit un non au lieu d’un oui.

Suis-je la seule ?

Eva

Les souvenirs

Quand j’étais petite je me demandais pourquoi je ne me rappelais pas des moments vécus quand j’étais encore un petit bébé. Je faisais des efforts pour me rappeler, mais il n’y avait rien qui me venait à l’esprit. Chaque jour, quand je rentrais de l’école, je courais dans ma chambre et je me jetais sur mon lit. Je fermais mes petits yeux et j’essayais de penser à mon plus vieux souvenir. Comme il était beau ce souvenir! Mais il était très court, de plus en plus court … Et puis, un jour quand je rentrais à la maison, je me suis allongée sur mon lit comme d’habitude et je commençais à penser; mes émotions étaient différentes, j’avais un sentiment de vide épais en moi. Ma gorge brûlait comme jamais. Tout d’un coup, je me réveillais, avec ce vide dense en moi et je commençais à pleurer. Je pleurais et je pleurais… Je ne me rappelais plus de mon petit souvenir, mon doux et léger souvenir. Je commençais à me demander si ma mémoire était pleine. Est-ce que ce serait possible? J’avais la mémoire saturée?

Les jours passaient et je n’avais toujours pas réussi à me remémorer, j’étais triste et je ne souriais plus. Je n’avais plus envie de me jeter sur mon lit, ni de fermer mes petits yeux, j’étais une personne triste et sans imagination, j’avais la mémoire chargée…

Aroa et Joana

Le Journal d’Hugo (23)

Le vendredi 26 décembre 2014

La pire chose qui aurait pu m’arriver est arrivée. Heureusement pour moi, mon père était derrière moi pour me rattraper lors de ma chute. Elle, celle que je déteste le plus au monde vient d’arriver, ma mère! Avec papa, on ferme la porte à clé à toute vitesse puis on retourne à table sans rien dire. Elle sonne une deuxième fois, cette fois c’est grand-père qui lui ouvre, il ne l’a pas reconnue. Deux minutes plus tard, je ne sais pas ce qui s’est passé mais maman a réussi à entrer dans la maison et à venir s’incruster à table avec nous. Après une longue discussion entre papa et cette sorcière, ils se dirigent vers moi, papa avec une tête d’enterrement et maman a la tête d’une personne qui aurait gagné au loto. Bref, je sens que rien de bon ne va m’arriver. Papa commence par me remémorer tous les bons moments qu’on a passés ensemble et il en a les larmes aux yeux. Maman poursuit en disant que la vie n’était pas si mal chez elle. Elle ajoute qu’une petite désintoxication de jeux vidéos ne me ferait pas de mal, dit que le luxe n’est pas fait pour moi et conclut en parlant de ma prise de poids chez papa. Le résultat: je dois partir, retourner vivre avec maman sans Arthur, tout seul. Rien que le fait de partir m’horrifie, mais en plus sans mon frère, avec qui je vais pouvoir jouer à la play? Ah non… j’oubliais, chez maman il n’y a rien, juste une télé que j’ai le droit de regarder une fois par mois.

Et même si je ne m’entendais pas avec lui je voudrais qu’il vienne avec moi, pour qu’il n’y ait pas de traitement de faveur. On ne va pas se le cacher, vivre chez mon père ou chez ma mère ce n’est pas la même vie. Malheureusement, je crois que la mienne sera chez ma mère et pour en rajouter une couche, je pars demain matin à la première heure. Il ne me reste donc plus qu’une heure chez mon père. À minuit, ma mère m’appelle: « Hugo, mon petit chéri, viens voir maman, c’est l’heure du départ. » Je serre toute ma famille dans mes bras en espérant les revoir bientôt. Mon petit frère me dit en rigolant par désespoir: Ciao ciao Hugo!

 

P.S: Grand-papa m’a tout expliqué, c’est lui qui a invité maman, car il ne l’a pas reconnue et dit toujours que Noël est un moment convivial que l’on partage avec tout le monde, voilà la raison pour laquelle il l’a laissée entrer et venir manger avec nous. La bêtise de grand-père va me coûter cher!

 

Je n’en peux plus d’écrire tous mes problèmes sur un petit bout de papier, je crois que je ne m’en sortirai jamais, en fait je ne crois pas, j’en suis persuadé.