Les petits textes d’hiver

Chers lecteurs,

Nous vous invitons, dans les commentaires, à proposer des mots pour notre rentrée de la série «  Les petits textes d’hiver. »

Ps : Nous relançons le concept que nous avions commencé sur l’ancien blog « Cocktail ». Nous vous demandons de nous proposer des mots pour que l’on puisse les introduire dans un texte que nous allons écrire.

Maela et Xavier

Tranchées et tasse de thé (01)

Lille, Mercredi 14 octobre 1914

Chère Mlle Wilson,

Cela va faire une semaine que je vous ai quittée, hélas, vous me manquez déjà énormément. Hier, je suppose que vous êtes allée au culte, prier au bon rétablissement de votre père malade. Et moi, seul dans les tranchées, je prie pour vous. Je rêve, parfois, de prendre le thé de dix-sept heures avec vos Shortbread doux et sucrés.

 

Avec mon régiment, nous avons pris le navire à Portsmouth. La traversée de la Manche a duré une demi journée. Le débarquement s’est déroulé à Cherbourg. Le peuple français nous a accueilli très chaleureusement, mais leur visage était creusé par la peur et le chagrin. Le transport jusqu’en Nord Pas-de-Calais a été rude et pénible. Notre arrivée sur place était un vrai soulagement pour les soldats français affaiblis. La grande guerre n’est pas si terrible que ce que l’on raconte. Je me suis dès lors rapproché d’un soldat français de très bonne compagnie. Nous sommes tous les deux fiers de servir nos patries qui n’en font qu’une.

J’ai hâte de recevoir votre lettre.

Votre bien-aimé William Keynes

Le journal d’Hugo (11)

Le mardi 30 septembre 2014

 

Ce matin, je me réveille chez maman et je vais tranquillement sur mon iPhone quand l’autre surgit. Elle regarde mon téléphone et me demande si c’est papa qui me l’a offert. Je lui réponds que oui et là, c’est le drame! Elle s’énerve et me dit qu’elle ne veut pas que j’aie un natel et encore moins que ce soit un cadeau de mon père. Elle va vers Arthur et le voit sur son iPod. Maman crie: toi aussi t’as un de ces engins qui viennent de papa! Elle le confisque et part le cacher avec mon téléphone.

Nous partons à l’école, pour une fois, bien habillés. Je suis trop content de retrouver Rudolph, j’ai plein de choses à lui raconter. A la récré, Tressia (ma magnifique voisine) vient me voir. Elle me dit qu’elle a été faire du golf. Quant à moi, je lui raconte mon week-end de rêve chez mon père. À la cantine, j’ai mangé avec eux, je voulais qu’ils se rencontrent. Résultat: je suis trop content, ils s’entendent à merveille.

Je rentre à la maison tout content car cette journée s’est super bien passée, je dois aller faire un jogging à 17 heures avec Tressia et Rudolph.

Je demande à maman où est mon téléphone. Elle me répond qu’il est à la poubelle comme l’IPod touch d’Arthur. Là, c’est le clash, moi et Arthur contre maman. On s’embrouille et j’oublie le RDV avec Rudolph et Tressia. Je me change en moins de deux et j’arrive avec cinq minutes de retard. Ouf… Ils m’ont attendu. Je leur explique la situation, ils me disent que je devrais bouder ma mère jusqu’à ce qu’elle me rende mon téléphone.

Je ne sais pas trop quoi en penser…

Le journal d’Hugo (10)

Le lundi 30 septembre 2014

 

Aujourd’hui, comme prévu, j’ai congé. Cet après-midi, on va devoir retourner chez maman. Alors, mon frère et moi profitons de notre dernière matinée avec papa. Hier, nous avons passé la meilleure journée de notre vie. Pour la première fois, nous sommes allés à Aquaparc, c’était trop bien. Après le petit-déjeuner (comme d’habitude, avec papa des viennoiseries), nous sommes allés faire du shopping. Je me suis acheté plein d’habits trop bien; mon style est complètement refait. La seule chose qui m’a énervé, c’est que mon frère a acheté exactement les mêmes habits que moi.

A midi, nous avons décidé de manger au Mcdo, puis nous sommes allés faire un bowling avec les amis de papa. En sortant, je ne sais pas trop pourquoi, nous sommes retournés au centre-ville. Nous avons été à Swisscom. Papa s’adresse à la dame du guichet et lui demande un iPhone 6. Je demande à papa pourquoi il se rachète un nouveau téléphone. Il me répond que le sien a un problème. Il me demande ensuite si ça vaut la peine de prendre un abonnement tout illimité. Je lui réponds que pour lui et son travail, ce serait une bonne idée. Il rigole et me dit que ce téléphone n’est pas pour lui, c’est là que je comprends qu’il m’a menti et que le téléphone est en fait pour moi. Je saute de joie et lui fais plein de bisous. Mon frère est dégouté de ne rien avoir. Nous partons du magasin.

Papa nous dit qu’il doit aller à la Fnac pour s’acheter sa nouvelle télé. Il nous amène au rayon des livres et nous propose de choisir une BD tranquillement. Il revient les mains vides et demande à Arthur sa couleur préférée : rose, bleu, noir, gris, vert ou jaune ? Il choisit le vert. Papa nous demande ensuite de nous mettre d’accord entre le gris clair et le gris foncé. Nous choisissons le gris clair. Papa se dirige vers une vendeuse. Un peu plus tard, il revient avec deux cornets en main et nous demande si on a choisi la BD qu’on voulait, on passe à la caisse avec deux Game over. On reprend la voiture en direction de la maison de maman. Dans la voiture, papa nous propose d’ouvrir les deux cornets. Dans le premier, celui de Swisscom, mon iPhone 6. Dans le deuxième, celui de la Fnac, un iPod touch vert pour Alex. Il y a également un iPad Mini gris clair pour nous deux. On le remercie énormément. Même si je suis encore avec lui, je me réjouis déjà de le revoir…

Le journal d’Hugo (09)

Le dimanche 28 septembre 2014

 

Ce matin, papa nous réveille à 8 heures. Je suis très fatigué. Direction la salle à manger. C’est incroyable! La table est recouverte de croissants, de donuts, de pains au chocolat et j’en passe. Il y a même du Nutella, avec maman, on a le droit exceptionnellement à du miel avec du pain blanc, sinon c’est confiture à l’orange. Avec mon frère, je fais le concours de celui qui mange le plus de donuts en une minute.

– C’est clair, que je lui dis, t’as aucune chance.

Finalement, je gagne. C’était trop facile, 3 à 2. Après, on entame les pains au chocolat, 2 en tout. Puis, je finis par un croissant au chocolat. Papa n’en a même pas profité. Il n’a mangé qu’un seul pain au chocolat et un donut! À peine terminé mon croissant, il nous demande de préparer un sac avec un linge de bain. Attends… On va à la piscine. Trop cool ! Mais impossible, on a pas de maillot de bain. Oh non! Pas la bronzette nudiste… De toute façon, on n’a pas le choix. Je vais quand même préparer mon sac. On monte dans l’Audi de papa. Il nous a dit que le voyage n’allait pas être trop long. Trente minutes plus tard, la voiture s’arrête. On est devant un grand bâtiment : AquaParc, il y a des bouées sur l’image. Trop bien ! Un parc d’attractions aquatiques, moi et mon frère nous sautons de joie. Mais si on n’a pas de maillots de bain comment va-t’on faire ? Heureusement que papa est là, juste devant l’entrée, il y a magasin, ils vendent des maillots de bain, papa en achète deux. Nous courons nous changer. Papa doit porter un bracelet pour ouvrir le casier, nous y mettons nos affaires. Nous montons les escaliers à la vitesse de l’éclair. Arrivés, papa, mon frère et moi apercevons une bouée Kit Kat. faite exprès pour trois personnes. Super! Comme Papa a des muscles, c’est lui qui la porte, nous devons monter des escaliers en colimaçons. Il y a une courte file d’attente, mais au bout d’une dizaine de minutes, c’est à nous. Au feu vert, papa projette la bouée dans le toboggan à une vitesse ahurissante. Premier virage, j’ai cru qu’on allait se retourner. Je ne me suis jamais autant éclaté! La journée a été parfaite, j’ai rarement autant apprécié ma vie…

Le journal d’Hugo (08)

Le samedi 27 septembre 2014

 

Pour la première fois de l’année, je vais chez mon père, pour un week-end prolongé jusqu’a lundi (oui, les profs font une journée pédagogique). On prend le bus pour aller à la gare ; une fois arrivés, on achète deux tickets pour Sion. Mon frère me demande s’il peut s’acheter un Snickers, je lui donne ce qu’il me reste. Nous nous endormons dans le train, nous sommes très fatigués. Nous nous réveillons et entendons « Prochain arrêt Brig ». Je me sens très mal car j’avais promis à maman que j’allais veiller sur Arthur (mon frère) et que tout allait bien se passer. Nous avons eu de la chance car on ne s’est pas fait contrôler. Mon frère et moi descendons à Brig (3 arrêts après Sion), du coup nous nous dirigeons vers une cabine téléphonique. J’appelle papa pour qu’il vienne nous chercher. Nous attendons longtemps. Je le vois enfin, ça faisait 9 mois que je ne l’avais pas vu car maman ne lui avait pas donné notre adresse ni notre numéro de téléphone. Je suis trop content de le revoir, je tire mon frère en arrière pour me jeter dans ses bras avant Arthur. Papa n’est même pas fâché, je pense que c’est parce que ça fait longtemps qu’on ne l’a pas vu. Il est trop sympa, nous avons même mangé des grillades. On a passé une super soirée, nous sommes allés voir au cinéma «Dragons 2 ». On a même pu prendre des popcorns, avec maman c’est différent… En plus papa a une gigantesque maison, dans celle-ci il y a une énorme télé avec la PS3 et tous les nouveaux jeux de sport : NHL15, NBA 2K14 (bientôt le 15) et FIFA15 (il est sorti hier et papa l’a déjà). On a joué toute la nuit, avec maman on va au lit exceptionnellement à 21h15. Papa est trop fort à tous ces jeux. Il a dit que demain on aura des cadeaux. Je ne comprends vraiment pas pourquoi maman ne voulait pas qu’on le voie?…

Le journal d’Hugo (007 j’adore James Bond)

Ce matin, je me réveille de bonne humeur car ce midi je vais manger à la cantine avec Rudolph. Je pense que ça va être mon premier copain dans cette école. J’arrive dans la cours tout content et je l’attends… sans fin. Quand la sonnerie retentit, Rudolph n’est toujours pas là. J’entre en classe et je demande à Monsieur Allaman, mon prof de classe :

« Où est Rudolph? »

Il me répond:

« Rudolph est malade, il ne viendra pas aujourd’hui. »

C’est déçu que je vais m’asseoir à ma table, tout seul.

À midi je suis à la cantine, tout seul, mon plateau à la main, je ne sais pas où m’asseoir. Je vois les autres garçons de ma classe tous à la même table en train de discuter. Je réfléchis et me dis que si je me mets à leur table je risque de me faire rejeter. Je tente quand même le coup. J’avais raison, je me suis fait recaler. Tout triste, je vais m’installer dans un coin sur une petite table vide.

Alors que je mange dans le calme, une fille plutôt jolie se dirige vers moi. Finalement elle s’installe en face et elle m’adresse la parole en me demandant mon prénom. Je lui renvoie la question, et nous continuons à nous poser des questions banales, puis de plus en plus intimes. Finalement, je suis content de m’être fait recalé. Je regarde du coin de l’oeil la table des garçons, ils sont tous jaloux. Je suis trop content.

Nous nous dirigeons vers les classes, je sais qu’elle est dans la classe parallèle. Je sais aussi qu’elle a une année de plus que moi. Ça tombe bien je préfère les plus âgées.

Avant de retourner en classe, elle me pose une dernière question:

« Hugo c’est bien toi qui es mon… »

 

(à suivre)

Spectacle

Chaque année je participe à un spectacle de gym. Pour moi, c’est un de mes jours préférés de l’année. Je ressens du stress mais aussi de la fierté quand tout le monde m’applaudit car je fais des figures sur un trampoline.
Des fois, j’ai peur de me faire mal, peur de me louper, peur d’avoir la honte, mais pendant le spectacle j’oublie. Je me concentre et je réfléchis où je dois aller. Quand le moment arrive, je m’élance sur quelques mètres pour arriver le plus vite possible sur le trampoline. Mes pieds touchent le trampoline, je sens la pression eux et la toile, je pousse le plus fort possible sur mes jambes pour sauter le plus haut possible et réussir ma figure. En l’air, j’ai l’impression que ma vie est au ralenti, que je tourne tout doucement, puis j’atterri sur le tapis, là où je lève les bras pour faire joli, mais aussi pour libérer ma joie d’avoir réussi mon saut. Quand on finit le spectacle, je suis triste d’attendre l’année prochaine pour ressentir cette impression.

Victor

Titanic

C’était le même soir que tous les autres sur le bateau. A une certaine heure, tout le monde retourna en cabine. J’éteignis les lumières du salon et des couloirs, n’en laissant qu’une seule pour que les gens voient quelque chose. Je montai au 3ème étage pour voir le capitaine et me dis dans ma tête que ce voyage serait une réussite. Arrivée en haut, je laissai le capitaine qui était très concentré et me mis vers le bord du bateau pour voir la mer, elle était calme mais d’un coup je vis un gros bloc de neige dans l’eau: c’était un iceberg. Je criai: « Capitaine! Capitaine! ». Mais c’était trop tard, le bateau avait foncé dedans. le Titanic commença à couler et je ne vis plus que quelques personnes autour de moi.
Tout le monde sauta à l’eau, c’était la panique.
Nous attendîmes des heures dans ce petit bateau gonflable. C’était une horreur. Puis les secours vinrent nous chercher.

Morgane

Naufrage éternel

Pourquoi essaye-t-on de nous mettre dans des cases ? Ne pourrait-on pas simplement être nous-mêmes et arrêter d’essayer de ressembler aux autres ?

Ne pas prendre la place des autres, mais s’en créer une propre à soi-même.

Le problème tourne toujours autour du regard des autres, la peur d’être jugé.

Mais au fond, on est tous dans le même bateau, à essayer de se couler les uns les autres pour mieux remonter à la surface. Mais à quoi bon être à la surface si c’est pour se retrouver seul à jamais.