Marvin

Il y avait ce garçon dans ma classe. Marvin. C’était mon ami, il était un peu bizarre mais moi je l’aimais bien. Je crois que j’étais sa seule amie d’ailleurs. Il faisait un peu tache dans notre collège privé: il fumait à la sortie des cours, ne parlait à personne et on ne voyait jamais sa famille. Mais il était sympa, il me laissait essayer son vélo tout terrain, me lisait des poèmes qu’il écrivait. Bref j’étais bien avec lui. Je crois que les gens ne venait pas lui parler à cause de sa manie de ne jamais enlever ses écouteurs. Il passait son temps avec sa musique vissée aux oreilles, même en cours il cachait son câble dans sa manche. C’était perturbant car il ne les enlevait pas pour me parler, mais moi je m’en fichais! Je l’aimais bien Marvin.
Un soir, après les cours, il m’a invitée à dormir chez lui. J’étais assez contente car c’était une première pour moi, et je n’avais jamais vu sa maison avant. Elle était tout à fait normale. Un peu vieille mais plutôt jolie. On a fait le tour ensemble. Ses parents n’étaient pas là. Il y avait sa petite soeur Rebecca. Elle avait le regard vide, ne semblait pas beaucoup dormir et ne m’avait guère adressé de “Bonjour“. Mais elle ressemblait beaucoup à son frère. Pendant la nuit, vers 3 heures du matin, Marvin s’est levé. Il croyait sans doute que j’étais dans un sommeil profond. Quand il est parti de la chambre, j’ai repensé à ce qui me trottait dans la tête tout le temps. Pourquoi ses écouteurs? Quelles musiques écoute-t-il? J’ai attrapé son téléphone qui se trouvait sur sa table de nuit. Sur l’application de musique, il y avait comme titres: 67, 68, 69, Rebecca 1, 2, j’en ai choisi un, j’ai appuyé sur play et j’ai eu la peur de ma vie. Des pleurs des cris. C’était Rebecca. Je tremblais à l’idée de me retrouver à côté de Marvin, donc j’ai pris mes affaires, couru aussi vite que possible. J’ai chuté. Je me suis relevée. Enfin, je suis arrivée chez moi.
Le lendemain je me suis rendue à l’école. Marvin était là, avec le même regard vide, toujours ses écouteurs aux oreilles, et un sourire malsain sur son visage.

Melissa